La CEO de l’Union internationale des cinémas, qui représente 38 pays, était l’invitée de L’Émission Boxoffice Pro du 21 janvier.
Bien sûr, la majorité du parc européen est fermé, dans l’attente d’une réévaluation générale de la situation courant février. Laura Houlgatte Abbott rappelle que de rares pays font exception comme le Luxembourg ou la Norvège, et surtout la Russie qui sort du lot, avec 96 % de ses cinémas qui sont ouverts, même si leurs capacités de jauge varient entre 70 et 15 %. Sur la fréquentation 2020, la baisse est de l’ordre de 70 % pour la majorité des territoires de l’UNIC, avec des variations intéressantes à souligner. « Si la Grande-Bretagne a vu ses entrées chuter de 79 %, d’autres pays ont un peu mieux résisté comme le Danemark (-47 %), la Finlande (-54 %), les Pays-Bas (-56 %) ou la Norvège (-57 %). Cette meilleure résistance à la crise s’explique notamment par la proportion de contenu national, qui a explosé face au manque de films américains », détaille Laura Houlgatte Abbott, rappelant que 2019, pour l’ensemble de l’UNIC aussi, avait été une année record avec 8,8 milliard d’euros de box-office, qui perd 6,2 milliards en 2020.
Pour compenser ces pertes et face à la crise sanitaire qui dure, les soutiens à l’exploitation varient, eux aussi, selon les pays. « Certains États, comme l’Italie, la Norvège ou la Suède ont mis en place des aides spécifiques, quand d’autres sont concentrés sur des aides transversales à l’emploi ou aux coûts fixes. »
UNIC s’est mobilisé auprès des gouvernements « qui n’étaient pas très réactifs » à engager des actions de soutien destinées à leurs salles, et bien entendu sur les plans de relance de l’Union Européenne, adoptés en fin d’année dernière, sans toutefois réussir à convaincre la commission de fixer un montant précis à allouer au secteur culturel, chaque pays restant souverain dans ses choix de répartition.
En ce qui concerne les aides d’État, Laura Houlgatte Abbott souligne l’importance de leur accessibilité pour tous types d’exploitations, et cite l’exemple de la campagne britannique Keep the magic alive et de « cette liste fantastique de réalisateurs qui ont demandé que toutes les salles puissent bénéficier de soutiens. Au-delà, le plus important est que ces aides perdurent sur la durée, même après la réouverture ».
Dans ce contexte, la responsable de l’UNIC salue la « claire volonté des pouvoirs publics français de soutenir les salles et la rapidité avec laquelle les fonds d’aides ont été débloqués pour couvrir les pertes d’exploitation ». Pour la CEO, La France s’est aussi distinguée par la mobilisation du secteur dans son ensemble.« Aux côtés des exploitants, c’est toute la chaîne de valeur qui est solidaire. »
Pour l’heure, l’UNIC continue à travailler pour « favoriser les échanges d’infos sur le retour en salles, s’assurer qu’il y ait du contenu à la reprise… et réaffirmer que la salle est un lieu sûr ». L’Union est mobilisée sur tous les sujets politiques au niveau européen, dont la directive SMA. « La France, le Danemark, la Hongrie, les Pays-Bas et la Suède ont transposé la directive, mais sur les 27 États membres de l’UE, 23 ne l’ont toujours pas fait. »
Concernant son actualité directe, l’organisme prépare un séminaire sur la technologie et le cinéma pour le 27 janvier, et un « mini Cinema Days », qui réunira tous ses membres et partenaires le 24 février et portera notamment sur l’importance des contenus locaux.
Le Women’s Leadership Programme, initié en 2017, rencontre un vif succès et l’UNIC lance un nouvel appel pour recruter mentors et mentorées. Enfin, les inscriptions sont ouvertes pour le plus grand rendez-vous UNIC de l’année, CineEurope, qui aura lieu du 21 au 24 juin 2021 à Barcelone.
Replay de l’Émission Boxoffice Pro du jeudi 21 janvier 2021 :
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