« Il en va, Monsieur le Ministre, de la survie de nos cinémas » : la FNCF écrit à Bruno Le Maire

© Jean-Luc Mege Phototography 2018 pour FNCF

La Fédération a adressé hier un courrier au ministre de l’Économie et des Finances pour demander des mesures adaptées aux difficultés des salles de cinéma, notamment sur le paiement des loyers et des charges fiscales et sociales.

Les cinémas ont été parmi les premiers lieux à fermer et risquent d’être les derniers rouverts au public : la lettre de la FNCF alerte d’abord Bruno Le Maire sur « la situation d’urgence grave » dans laquelle se trouve l’ensemble de ses adhérents. Les mesures mises en place par le gouvernement ne suffisant pas « pour nous permettre de faire face à nos problèmes spécifiques », il semble impératif, pour la Fédération des cinémas, « de compléter le dispositif existant avec des mesures fortes et adaptées à nos contraintes ». 

Loyers

Soulignant que les cinémas occupent de très grandes surfaces avec une faible commercialité au mètre carré, la Fédération estime qu’il « n’est pas suffisant de simplement différer ou étaler le paiement des loyers et/ou des charges » et qu’il « faut impérativement annuler ceux-ci pour les entreprises concernées par une fermeture administrative », proposant aussi de soutenir les plus petits bailleurs. Il faudra également prévoir des dispositions au moment de la reprise (franchise et allègements de loyers) « afin de tenir compte du niveau d’activité très dégradé de nos salles après la réouverture, et de l’inertie inévitable du retour à la normalité chez nos spectateurs ». Pour la FNCF, il en va de la survie des cinémas qui, rappelle-t-elle au ministre, « sont souvent le moteur de l’activité des centres-villes et des grands centres commerciaux ».

Charges sociales et fiscales

Comme pour les loyers, « il est nécessaire que les charges sociales et fiscales, relatives à la période de fermeture administrative, ne soient pas simplement reportées mais également annulées ». Cela concerne à la fois les impôts et charges, directs comme indirects. La FNCF demande aussi que les mesures de chômage partiel soient prolongées pendant la la période de reprise d’activité, et que, compte tenu de la durée beaucoup plus longue de fermeture des cinémas que pour la plupart des entreprises, «100 % des salaires soient pris en charge aujourd’hui et demain. Il en va de la préservation de nos entreprises et donc, des emplois de notre secteur ». 

Fonds d’urgence pour le secteur 

Enfin, le courrier rappelle que l’ensemble de la filière cinématographique est dans l’attente d’un fonds d’urgence spécifique pour « permettre à la production, à la distribution et à l’exploitation des films de faire face aux échéances immédiates ». Elle se joint en cela aux organisations regroupées au sein du BLIC, du BLOC et de l’ARP, qui ont aussi envoyé une lettre à Bruno Le Maire le 16 avril.  Dans ce courrier, les organisations professionnelles ont réitéré leur demande de création d’un fonds d’urgence, qui serait inscrit dans le plan spécifique pour le secteur de la culture annoncé par Emmanuel Macron en début de semaine. Elles rappellent en effet que que les ressources du CNC vont, elles aussi, “être mécaniquement impactées par la crise du fait de la forte baisse des recettes publicitaires des chaînes de télévision et du manque à gagner lié à l’absence de perception de la taxe sur les entrées en salles, elles-mêmes à l’arrêt”.
De son côté, la Fédération conclut que « sans des mesures fortes et immédiates de soutien aux cinémas, nous risquons l’effondrement d’un pan entier de l’économie et de la culture française – et unique au monde – entraînant avec lui l’arrêt d’activités au cœur de l’économie des villes, de leur périphérie comme des zones rurales ». 

La lettre de la FNCF est à retrouver ici.

La lettre du BLIC, du BLOC et de l’ARP par là.

© Jean-Luc Mege Phototography 2018 pour FNCF

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